Texte d'Yves Gerbal



Yves Gerbal vit et travaille en Provence (France). Il est enseignant, journaliste, écrivain polygraphe et parleur polymorphe. Il a écrit de très nombreuses critiques culturelles, des textes sur l'art, des poèmes, des récits, de courts essais. Il a collaboré à de nombreux médias en région provençale. Actuellement on peut lire parfois ses articles dans le quotidien La Marseillaise et dans Le Tr@cT, un mail-magazine qu'il a fondé en février 2000 (letract@wanadoo.fr). Il anime régulièrement divers débats et forums.En publiant "Haïkus de Provence" , en 1999, il a voulu "mettre dans la lumière quelques petites couillonnades poétiques, et chercher, parfois à l'ombre, les traces d'un zen provençal : cocasse par nature, paradoxal par essence...". En 2001 il a publié un second recueil : "Haïkus de Provence : autres saisons" incluant un "Petit manuel pour poésie minuscule". Editeur : Autres Temps/Fondation Regards de Provence.
Quelques-uns de ces textes ont été repris dans un manuel scolaire, et sont présents sur de nombreux sites internet ainsi que dans plusieurs anthologies internationales dont "Chevaucher la lune", une anthologie mondiale du haïku en français (éditions David, Québec).Chez le même éditeur il a également publié "L'homme qui est une image", récit imaginé à partir des photos de Gilbert Garcin.
Pour en savoir plus et pour lire quelques textes qui ne sont pas des haïkus, on peut retrouver cet Ivre Verbal sur le blog Sémaphore http://yvreverbal.hautetfort.com



Rien n'est clos


Yves GERBAL, oct. 2001
pour le Catalogue de l'exposition "Regards de Provence "







 

 

Clore le livre, c'est oser se détacher du labyrinthe des mots, et faire silence. Mais cette fermeture est un geste tendre. Il n'est pas question de "faire taire" mais d'atteindre autrement le sens.

Le livre est délicatement attaché par des liens naturels, puis devient le support d'arabesques originales qui nous font entrer dans d'autres formes de labyrinthes. L'esprit trouve là un nouveau chemin, parfaitement complémentaire de celui qui passe par l'abstraction du verbe.

Chaque livre ainsi devenu pur objet garde néanmoins un titre, réinventé lié à la nature des dessins, des couleurs, et des matières, qui transforment un ouvrage en "œuvre". Comme pour dire que rien ne s'efface tout à fait, et tous les livres renaissent.

 

Nulle violence dans cet "attachement", mais une sorte d'érotisme dans le mystère de ces pages cachées, dans ce livre ainsi paré qui ne se livre pas ...Rien de défloré, seulement une tension vitale entre désir de savoir et plaisir d'imaginer, entre plaisir de voir et désir de posséder.

 

Cette manière de s'emparer du livre peut donc être considérée comme un hommage sans révérence à la littérature, un éloge de ce mouvement vital qui nous mène en permanence du désir d'une perspective ouverte (le livre, le tableau, l'autre) au besoin de faire le vide.

 

Rien ne se clôt, tout se transforme.



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